Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/350

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L’armée marcha dans cet ordre jusques à dix heures du soir, elle s’arrêta à-peu-près deux heures dans des champs de carbi, qui est une espèce de petite vesse que les chevaux & autres bestiaux aiment beaucoup, & qu’on leur laissa manger à discrétion. À minuit, au lever de la lune, on marcha de nouveau, & à la pointe du jour, vers les six heures du matin, les Hussards & les Dragons Européens qui étoient en avant, joignirent la Cavalerie de Moctum, qui étoit dispersée dans des bois peu éloignés du camp des Anglois. Cette Cavalerie étoit, depuis sept jours, au bivouac, n’ayant ni tentes ni bagage, & Moctum, comme tous les autres. On voit par-là combien l’armée d’Ayder est loin de cette mollesse tant de fois reprochée aux Indiens. Les cinq mille Grenadiers arrivèrent, de même que l’Artillerie, à la queue de la Cavalerie, & cette partie de l’armée d’Ayder se trouva avoir fait dix-sept lieues en une marche de vingt-huit heures, n’ayant pris, dans cet intervalle, que quatre heures de repos ; le reste de l’Infanterie s’étoit arrêté dans les champs de carbi, & ne se mit en marche qu’à la pointe du jour. La fatigue