Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/393

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été donné pour mentor, fut qu’on ne devoit point se hasarder d’entrer dans la ville noire, & qu’il falloit s’en tenir strictement aux instructions d’Ayder, qui avoit ordonné de se contenter de faire le dégât dans les environs de Madras, & sur-tout de ne point hasarder la vie du Prince, en l’exposant au canon du Fort Saint-George ou de quelque autre forteresse ; tout le monde fut obligé de se soumettre à cet avis, qui, à ce qu’on peut dire, a sauvé aux Anglois & aux autres habitans de Madras une perte qu’on auroit pu évaluer à plus de cent millions, argent de France, qu’on pouvoit occasionner sans aucune sorte de risque, en brûlant la ville noire ou forcer le Gouverneur & le Conseil à accepter la paix aux conditions les plus dures, par la menace de cet incendie.

L’auteur de ces Mémoires avoit conseillé à Ayder d’assiéger, de prendre la ville

    on en fera mention en faisant les portraits des Grands, & sur-tout des confidents & des amis d’Ayder. Rien n’est plus propre à donner une juste idée du caractère d’un Prince, qu’en faisant connoître les personnes dont il est entouré, & l’espèce & le degré de confiance qu’il donne à chacun.