Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/403

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s’arrêter, & arriva en peu de jours. Lorsque le Nabab, qui avoit appris le départ de sa mère, eut avis de son approche, il partit de son camp avec toute son armée en savari, ce qui veut dire en parade ; ayant rencontré, à une lieue du camp, la tête du Cortège, l’armée fit halte, & Ayder & son fils s’avancèrent seuls à cheval jusques à ce qu’ils eussent joint le palanquin de leur mère, qui étoit fermé & couvert de mousseline. L’un & l’autre s’inclinèrent le plus profondément qu’ils purent sur leurs chevaux, & se mettant à droite & à gauche du palanquin, la Dame continua sa route, escortée par ses fils, & suivie par tout le cortège d’Ayder. Elle passa au milieu de toute l’armée qui la salua comme elle auroit salué le Prince même. Le cortège de la mère d’Ayder étoit composé d’environ deux cens femmes montées sur des chevaux & sur des bœufs ; & enveloppées dans de grandes pièces de mousseline épaisse, qui ne permettoient pas de les voir, ni même d’appercevoir la moindre partie de leur vêtement ; elles précédoient toutes le palanquin de la Dame, qui étoit suivi de huit garris ou petits carrosses Indiens cou-