Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/412

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des bouts par la ville d’Ambour, l’étang & la redoute. Cette partie de la Ville, dont l’approche étoit favorisée par des champs d’une espèce de millet qui étoit fort haut, fut jugée susceptible d’être escaladée & prise d’assaut, sans avoir besoin de faire brèche ; & en conséquence il fut donné ordre de faire des échelles de bambou[1] ; mais, comme on jugea que la garnison, qui étoit nombreuse, pourroit faire résistance, les Grenadiers & tout ce qu’il y avoit de meilleure Infanterie devoient faire cette attaque.

L’ordre de l’attaque ayant été arrêté, les Chefs de chaque Corps furent conduits en plein jour pour reconnoître la partie qui leur étoit destinée ; & à l’entrée de la nuit, après que tout le monde eut soupé, les troupes se répandirent dans la plaine, portant leurs échelles, & prirent poste en face de

  1. Le bambou, est un roseau connu ; le bois en est si utile, & vient si aisément, qu’on en trouve par tout ; il est d’autant meilleur pour faire des échelles, qu’il est tout arrondi, & qu’il ne casse jamais, il est même toujours plus long qu’on ne désire ; avec un simple couteau on en fait tout ce que l’on veut, le bois en est aussi tendre que le sapin.