Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/414

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l’on y vit flotter au même instant les drapeaux d’Ayder, malgré le feu du canon & de la mousqueterie des ennemis, qui ne fut pas fort vif, soit que le Commandant de la place ne jugeât pas à propos de faire une plus longue résistance, soit que les Anglois se fussent retirés, croyant que l’escalade n’auroit plus lieu. On vit bien paroître quelques hommes sur les bastions ; mais, soit par le feu du canon placé dans le hameau, ou par la crainte des assiégés, les Grenadiers en arrivant sur les bastions, les trouvèrent abandonnés ; & s’étant répandus dans la Ville, il se livrèrent au pillage. Quelques-uns ayant voulu poursuivre des fuyards jusques sur les glacis du fort, se trouvèrent exposés à une canonade qui en fit périr plusieurs ; quelques autres furent tués dans les rues qui étoient enfilées par le canon du fort & du château, ce qui obligea de tendre des toiles & de percer les maisons. Parmi ceux qui furent tués dans cette attaque étoit le bon & brave Caki-Saeb, Pirjada ou grand Aumônier, qui alloit de maison en maison, pour empêcher, selon sa louable coutume, qu’on ne commît aucune cruauté.