Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devant lui, ainsi que ses chevaux de main. Ses tigres de chasse viennent aussi lui rendre visite ; ils sont conduits en main & couverts d’un manteau traînant de couleur verte à rayes d’or, ayant sur la tête un bonnet de drap brodé d’or, avec lequel on peut sur le champ leur couvrir les yeux si on craignoit qu’ils se mutinassent ; Ayder donne lui-même à chacun une boule de sucrerie qu’ils prennent avec la patte fort adroitement, ces animaux étant très-privés ; ce sont des tigres mouchetés. Leurs conducteurs les promènent journellement dans les marchés & dans les lieux où il y a le plus de foule. On n’a pu réussir à priver le tigre barré, appellé le tigre royal ou grand tigre.

Après le repas qui finit vers les dix heures & demie, Ayder entre dans la salle d’audience, & à l’armée, dans la grande tente. Il s’assied sur un sopha qui est en deçà du dais, & très-souvent sur quelque balcon qui donne sur une place ou sur la grande cour du palais ; quelques-uns de ses parens &

    vous saluent ; & dans le même tems, ces animaux, qui sont rangés sur la place en demi cercle, fléchissent trois fois le genou.