Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/428

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une voiture, cet homme étant absolument dénué de tout. Après de pareils services, il n’est personne qui ne s’attende à la plus grande reconnoissance de la part de cet homme ; mais au contraire, au lieu de la moindre gratitude, son bienfaiteur ne reçut que des perfidies & des trahisons, & sa conduite fut telle qu’en moins de trois mois, on fut obligé de le chasser de ses emplois. À la veille de se voir réduit à la mendicité, il eut encore la hardiesse de faire demander au Commandant des Européens la permission d’exercer le métier de Chirurgien, par le Chirurgien d’Ayder, qui avoit été avec lui Soldat frater dans le Régiment de Lally : celui-ci l’avoit bien reconnu à son arrivée, mais il n’avoit voulu rien dire, l’autre l’ayant prié de ne point le déceler. Notre homme devenu Chirurgien, se trouva être Chevalier[1] de Christ, ayant une croix

  1. Il s’étoit dit, dès le deuxième jour de son arrivée, Chevalier de cet ordre Portugais ; la facilité qu’il y a de l’obtenir, un long séjour fait à Lisbonne, d’où il s’est sauvé par la crainte d’être pendu, ce qu’on ignoroit, & une patente qu’on a dit depuis être fausse, firent qu’on ne lui disputa pas la qualité de Chevalier de Christ.