Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/45

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ouvre le paquet & lit la lettre. Ayder ordonne sur le champ la réponse : on envoie la lettre au bureau d’un Ministre, contre l’usage des Princes d’Orient, qui font apposer leurs noms au moyen d’un sceau. Ayder signe ses dépêches à mesure qu’elles sont faites, de même qu’une quantité d’ordres particuliers. Tout ce que rapportent de con-

    à se révolter ; & il ordonna sur le champ qu’on conduisît Ayder-Scha sur la place & qu’on lui donnât deux cent coups de fouet. En même tems, il appela un Officier de sa garde d’Abyssins à cheval, & lui commanda d’aller au château, où étoit Aggi-Mahmout, d’y chercher la fille de cette femme qui devoit partir avec lui ; que s’il la trouvoit, il devoit la rendre à sa mère & apporter la tête d’Aggi-Mahmout ; s’il ne trouvoit point cette fille, il devoit conduire à Coilmoutour Aggi-Mahmout. La fille ayant été trouvée, on apporta la tête du coupable. Cet Aggi-Mahmout étoit un homme âgé de 60 ans, qui avoit été vingt-cinq ans chef des Huissiers, & prédécesseur d’Ayder-Scha ; pour le récompenser de ses services, le Nabab lui avoit donné un zoghir ou terre considérable. Cet homme étoit amoureux de la jeune fille, que la mère qui vivoit du revenu de ses charmes n’avoit pas voulu lui vendre, & il l’avoit enlevée : l’Alcoran condamne à la mort le ravisseur d’une fille ou d’une femme.