Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/483

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aiment encore mieux que de faire la guerre & abandonner un droit dont ils sont persuadés de la légitimité.

Madurao, qui n’avoit encore que vingt-deux ans, & qui possédoit déjà toutes les qualités qui forment un Héros, étoit bien éloigné de vouloir consentir à rien qui pût préjudicier à l’honneur & aux intérêts de sa Nation ; il brûloit au contraire du désir de se mesurer seul avec Ayder, qu’il croyoit un guerrier digne de lui. En conséquence des sentimens divers de ces deux guerriers, ils firent de part & d’autre les plus grands préparatifs, & les Marattes, suivant leur ordinaire, entrèrent en campagne à la fin de Novembre, & s’approchèrent de Sçirra au commencement de Décembre. Ils trouvèrent Ayder-Ali-Khan campé sous cette place ; malgré toute l’ardeur & le courage de Madurao, la position de ce Nabab lui parut si respectable, qu’il n’osa pas l’attaquer ; mais les places de Maggheri & de Marck-Sçirra, que les Marattes avoient acquises par la défection de Mirza, leur donnant la facilité de se répandre dans la plaine du Mayssour, Ayder fut obligé de les suivre