Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/50

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Vers les six heures & demie, lorsque la nuit est close, une grande quantité de manelsalgis ou porte-flambeaux, paroissent dans la cour du palais & saluent le Prince en se tournant du côté de l’appartement où il se trouve, ayant chacun un flambeau à la main ; ils éclairent en un moment les appartemens, & sur-tout celui où est le Nabab, avec des bougies dans des flambeaux d’argent très-artistiquement faits, ornés de bouquets de la plus grande légèreté ; ces flambeaux, à cause du vent, sont renfermés dans des grandes verrines angloises ; il y a aussi dans quelques appartemens de très-grandes lanternes de verre peint à fleurs de toute sorte de couleurs ; c’est à la nuit seulement qu’arrivent les Grands, les Ministres & les Ambassadeurs : ils sont généralement tous très-parfumés d’odeurs, de parfums les plus suaves & les plus précieux ; outre les Grands, la jeune noblesse remplit les appartemens, & tout le monde affecte l’air le plus poli & le plus gracieux. Après avoir salué le Prince, on salue son fils, ses parens, les Ministres & autres Grands de qui on est connu, d’un air aisé & sans affectation. Parmi la jeune noblesse,