Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/52

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

péens s’abusent beaucoup en croyant que ce soit par honneur qu’on leur permet d’entrer en souliers ; cette permission que leur accordent quelques Princes de l’Inde est occasionnée par l’idée où ils sont que les Européens sont entêtés & veulent absolument conserver leurs coutumes, quoiqu’elles soient contraires à l’honnêteté & à la propreté. M. de Bussi, pour concilier les coutumes indiennes avec les françoises, portoit à la cour du Souba du Decan des souliers de velours qu’il mettoit, en descendant de sa voiture, dans des espèces de pantoufles qu’il laissoit, en mettant le pied sur le tapis ; souvent on évite de choquer les étrangers par de petites attentions qui coûtent peu de chose & servent beaucoup à nous concilier leur affection.

Il y a, pour l’ordinaire, tous les soirs une comédie qui commence vers les huit heures & dure jusques à onze, elle est entremêlée de chants & de danses. Pendant cette comédie, les Arabsbequi se tiennent auprès des étrangers à qui ils font politesse, leur rendant compte de tout ce qu’ils désirent être instruits, du sujet de la comédie, des