Page:Maizeroy - La Fête, 1893.djvu/91

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dans l’âme, elle jouait son rôle au sérieux, se mettait, comme on dit au théâtre, dans la peau du personnage, s’amusait plus qu’elle ne s’était jamais amusée en les plus aventureuses parties.

Puis il se mêlait à cela le plaisir d’être prise pour une femme du monde, de se sentir adulée, respectée, enviée, de s’évader du cadre accoutumé, le rêve que ce voyage de quelques semaines aurait une suite, que son amant ne se séparerait pas d’elle au retour, lui sacrifierait enfin celle qu’il n’aimait plus, l’épouse qu’il délaissait et appelait ironiquement sa Cendrillon.

Et le soir, les masques tombés, les musiques finies, quand dans une chambre d’hôtel ou un appartement meublé de vieilles choses, ils se retrouvaient face à face, elle s’ingéniait à le cajoler, à le flatter, à l’éperonner de désirs, le