Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/156

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même, sans disparaître. Les chrétiens brisèrent les statues des divinités olympiennes tout en s’appropriant les pompes du paganisme susceptibles de séduire ; ce fut, du reste, la fusion de deux mythologies : le dogme ancien disparut, les cérémonies plus ou moins modifiées restèrent.

À leur tour, les déistes du xviiie siècle proscrivirent le culte chrétien et le remplacèrent par celui de la Raison, — quelle folie ! — puis de l’Être-Suprême : une grave mascarade. De Numa à Grégoire VII, de Grégoire VII à Robespierre, il y a toute une filiation.

Et aujourd’hui, la Franc-Maçonnerie est une religion ; la Libre-Pensée en est une autre : le matérialisme a ses rites, tout comme le déisme : autrefois, on mangeait maigre le vendredi-saint, c’était la règle, aujourd’hui, on mange gras, c’est la mode, — mode qui devient tradition, — où est la différence ? Le respect de l’État est un restant de religiosité.

Ce sont les rêveries métaphysiques qui