Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/175

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sent son droit, mais les lois, souvent obscures et contradictoires, ne sont que l’expression d’une volonté despotique, que ce soit celle d’un souverain ou d’une assemblée. Tibère, Néron, Alexandre VI, Louis XIV, Bonaparte ont fait des lois ; les lois de Louis-Philippe proscrivaient les bonapartistes et les républicains ; les lois du second Empire proscrivaient les républicains et les orléanistes ; les lois de la troisième république proscrivent les princes d’Orléans et les Bonaparte. Parmi ces lois contradictoires, quelles sont les vraies, les justes, les respectables ? Affaire d’appréciation, d’opportunité !

Dans notre société criblée de lois, le droit est partout méconnu. Dans une société libre, respectueuse du droit de tous, la loi despotique doit céder la place au contrat toujours modifiable et révocable, aux décisions prises d’un commun accord.

Cela nous amène à la question du suffrage universel : est-il juste que la volonté du plus grand nombre doive l’emporter ?