Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/195

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fraîches dans la vallée, ils s’abritent sous des monceaux de branches, ébauche de la cabane humaine. Les vivres sont rares sur la montagne, et les montagnards deviennent industrieux, chasseurs, carnivores et cannibales.

L’Inde, cette terre antique entre toutes, a conservé le souvenir de la parenté homo-simienne. Dans ses villes et dans ses temples, les singes sont accueillis comme des frères et vénérés comme des ancêtres. Et le plus grand poème de l’Inde, le Ramayanâ, consacre dans l’embrassade de Rama et du singe Hanouman l’universel lien de tous les êtres vivants.

Avec le langage articulé, l’humanité s’est élaborée. Quel est cet être noir et velu, couchant dans les cavernes et affrontant les fauves une hache de pierre à la main ? C’est l’homme préhistorique, sauvage au crâne déprimé et aux mâchoires épaisses, qui dévore crue et sanglante la chair de ceux de son espèce. C’est le règne de la violence et de la force aveugle.