Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/203

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communication toutes ces races. La fusion de tant d’éléments divers se prépare mais elle portera un coup terrible au vieux monde. L’art grec et le luxe asiatique ont tué la simplicité primitive des Latins ; l’avidité des marchands carthaginois s’est communiquée aux enfants de Romulus. Mais voici venir le véritable ennemi, ennemi d’autant plus dangereux qu’il a débuté inaperçu. Drainant tous les espoirs de révolte, toutes les aspirations confuses, toutes les amertumes philosophiques, le christianisme passe d’Orient en Europe. Il appartenait à cette forte race juive qui avait réalisé la centralisation des dieux en un seul et qui devait, dix-huit siècles plus tard, réaliser celle des capitaux, d’abattre la puissance de Rome, cette centralisatrice politique par excellence. Prêcheurs nazaréens et disciples de Platon se coalisent contre les anciennes divinités.

En deux siècles, le christianisme s’est infiltré en Afrique, en Grèce, et Italie et a poussé des racines en Gaule. Le peuple immense des esclaves, qui avait cherché en