Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/216

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lequel il vit : goîtreux dans un pays de marais, sauvage au milieu des forêts, rêveur au bord de l’Océan.

Des différences profondes distinguent les races. Chez les septentrionaux, le caractère a quelque chose de la gravité de la nature hyperboréenne ; chez les montagnards suisses et écossais, il reflète la sérénité des lacs et des glaciers. Chez les peuples du midi, où l’air pur enivre comme une liqueur, la respiration est intense, fréquente ; l’homme absorbe la vie qui l’entoure, tend à se confondre avec la nature : aussi, est-il moins lui-même, plus mobile, plus impressionnable. De sa bouche grande ouverte, la parole s’échappe spontanément ; il devient plus loquace que l’homme du Nord qui, dans son atmosphère de brume, en face de ses paysages monotones, desserre à peine les dents pour laisser pénétrer dans ses poumons un peu d’air glacé.

Peu à peu, toutes ces différences s’atténueront : par la science, par les relations internationales, par la diffusion des idées, notre