Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/60

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finira, en s’élargissant, par se fondre dans celle d’humanité ?

L’humanité, dans son développement, a toujours élargi de plus en plus le cercle où elle était primitivement parquée. Au groupement familial[1], imposé par les besoins physiologiques et la nécessité de reproduction, a succédé la tribu chez les nomades, la cité chez les sédentaires. Cette forme, qui a duré longtemps, qui dure encore chez les moins civilisés, a fait place aux fédérations chez les peuples les plus libres, à l’État chez les autres. Au moyen-âge, la France n’existait pas moralement ; elle était remplacée par l’Île-de-France, la Champagne, la Bourgogne, la Flandre, la Normandie, etc. ; quatre-vingt-neuf vint, qui rompit les barrières et, de toutes ces provinces, différentes de mœurs, d’idiomes, de lois, longtemps

  1. Ce groupement arriva à comprendre presque partout, non seulement la famille immédiate formée des parents et des enfants, mais aussi des groupes apparentés (gens chez les Latins, clan chez les Celtes, mark chez les Germains, etc.)