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LXXIX

ÉPIGRAMME


Imprimée en 1690 dans le tome II des Délices de la poésie françoise. C’est une imitation de l’épigramme (VI, 40) de Martial :

Femina præferri potuit tibi nulla, Lycori :
    Præferri Glyceræ femina nulla potest.
Hæc erit hoc quod tu : tu non potes esse quod hæc est.
    Tempora quid faciunt ? hanc volo, te volui.


Jeanne, tandis que tu fus belle,
Tu le fus sans comparaison ;
Anne à cette heure est de saison,
Et ne voit rien si beau comme elle ;
Comme à toi les ans lui mettront
Quelque jour les rides au front[1],
Et feront à sa tresse blonde
Même outrage qu’à tes cheveux ;
Mais voilà comme va le monde,
Je t’ai voulue, et je la veux[2].

  1. 5, 6. Var. (Q) :
    Je sais que les ans lui mettront
    Comme à toi les rides au front.
  2. 10. Var. (ibid.) : Je te voulus…