Sans donner ni bal, ni musique,
Sans emprunter chez les marchands,
Et sans débiter rhétorique,
Je plais aux Calistes des champs.
Leur âme n’est pas inhumaine
Pour tirer mes vœux en longueur ;
Jamais je n’ai perdu l’haleine
En courant après leur rigueur.
Adieu, pompeuses damoiselles
Que le fard cache aux yeux de tous,
Et qui ne fûtes jamais belles
Que d’un beau qui n’est pas à vous !
J’en veux aux femmes de village,
Je n’aime plus en autre part ;
La nature, en leur beau visage,
Fait la figue aux secrets de l’art.
Ode
CES antres et ces rochers,
Jeanne, qui te virent naitre,
Me sont plus beaux et plus chers
Que le palais de mon maître.
J’égale au plus beau des lieux
La province reculée
Que l’orient de tes yeux
A si doucement brûlée.
Tes vertus sont des trésors
Qui te remplissent de gloire.
On les chante sur les bords
Du Rhin, du Tibre et de Loire.