Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/148

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vue de ces merveilles, les marins, frappés de peur, entouraient le timonnier, quand un grand rugissement se fit entendre et un lion fauve avec un ours se tinrent en face d’eux. Les hommes sautent par dessus bord, changés en dauphins ; Dionysos, reprenant alors sa forme humaine, remercie le timonnier de sa bonté, et fait souffler un vent du nord, qui conduit le vaisseau aux rivages d’Égypte, dont Protée était roi. Le Dieu ne resta pas longtemps en Égypte : il voyagea par des terres nombreuses, par l’Éthiopie et l’Inde, et d’autres contrées, suivi partout d’une foule de femmes, qui l’adoraient avec des cris farouches et des chants (fig. 97). Revenu enfin à Thèbes, où Cadmos avait fait roi son fils Penthée, il fut mal vu par Penthée, qui le tint en grande suspicion relativement aux rites étranges dont il instruisait les femmes et à la frénésie qu’il leur inspirait ; mais le prince ne réussit pas à conjurer cette folie. Grimpant dans un arbre pour voir l’orgie des Bacchantes (fig. 98), il fut découvert et déchiré par elles, sa mère Agavé, la première, portant la main sur le profane.

Traits omis de l’histoire de Dionysos : il ramena Sémélé d’Hadès, et la conduisit à l’Olympe, où on la connut sous le nom de Thyoné (fig. 99).

Bacchus. — Bacchus est le même mythe que le dieu grec Dionysos, appelé aussi Iacchos ou Bacchos, peut-être (comme plusieurs l’ont pensé) à cause des clameurs et des cris avec lesquels on l’adorait.