les Erinnyes (Alecto, l’implacable, Mégæra, l’envieuse,
et Tisiphone, vengeresse du sang, celles que l’on connaît
d’ordinaire comme les Furies (fig. 140), Employée par
antiphrase, pareille appellation sert à détourner le courroux
de ces êtres mauvais. Quant au nom des Erinnyes, il
ne veut cependant point dire Furies ; et c’est l’un de ceux
Fig. 140. — Furies.
qu’on ne peut expliquer en
grec (à coup sûr le même mot
que le Saranyû indien, qui est
un nom de l’aurore). Comment
se fit-il que l’aimable Saranyû,
ou le matin, pût se changer en
l’obscur Erinnys des Grecs ?
Voici. Aussi longtemps qu’on
se rappela la signification du
mot, on dit des malfaiteurs
« Saranyû découvrira votre péché »,
voulant dire que la lumière
révélerait leur perversité.
D’où l’Erinnys fut d’abord
l’être qui fait le jour sur les
mauvais actes ; on la représenta
après sous de sombres et terribles couleurs, comme
une personnalité vengeresse.
À la faveur d’explications, multiples et non confuses, dans le méandre desquelles vous ne vous êtes point égarés, proclamons d’un commun accord ce qu’est la mort d’Œdipe ! La mort du soleil, dans les beaux bosquets du Crépuscule (ou jardins des Hyperboréens) représentant le réseau féerique des nuages ; et qui sont les premiers à recevoir et les derniers à perdre la lumière de l’astre, le ma-