Page:Mallarmé - Les Dieux antiques.djvu/275

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ordonna qu’on offrît un sacrifice pour le repos de Pâris dans l’Hadès ; et les serviteurs choisirent le taureau favori de Pâris : or le jeune homme les suivit et fut le vainqueur à ses propres jeux funéraires. Personne ne le reconnaissant, sa sœur Cassandre, à qui Phoïbos avait accordé le don de seconde vue avec cette restriction, qu’on ne croirait pas à ses prophéties, dit à tous quel était le vainqueur.

Pâris ne resta pas à Troie ; il refusa de demeurer avec Fig. 213. — Hécube.
ceux qui l’avaient traité si cruellement dans sa première enfance, et c’est dans les cavernes de l’Ida qu’il gagna Œnone, la belle enfant du cours d’eau le Cébrène, et en fit son épouse. L’adolescent demeura avec Œnone, jusqu’à ce qu’il partît pour Sparte avec Ménélas. Voici comment. À la fête des noces de Pelée et de Thétis, mère d’Achille, Éris, la Discorde, que l’on n’avait pas invitée avec les autres dieux, jeta sur la table une pomme d’or, don à la plus belle des assistantes. Héré, Athéné et Aphrodite prétendirent à la pomme ; et Zeus fit Pâris arbitre. Par lui, le prix fut donné à Aphrodite, qui, en retour, lui promit la plus aimable de toutes les vierges, Hélène, pour femme. Une cruelle disette échut à Sparte quelque temps après ; et l’oracle de Delphes dit que les habitants ne seraient délivrés du fléau que s’ils rapportaient les os des enfants de Promé-