Page:Mallarmé - Les Poèmes d’Edgar Poe, maquette, 1888.djvu/177

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Là, des temples ouverts et des tombes béantes baîllent au niveau des lumineuses vagues ; mais ni la richesse qui gît en l’œil de diamant de chaque idole, ni les morts gaîment de joyaux parés ne tentent les eaux hors de leur lit, car aucune lame ne s’enroule, hélas ! le long de cette solitude de verre — aucun gonflement ne raconte qu’il peut être des vents sur quelque mer plus heureuse du loin — aucune houle ne suggère que des vents ont été sur des mers d’une moins hideuse sérénité.

Mais voici ! un branle est dans l’air : la vague — il y a mouvement. Comme si les tours avaient repoussé, en sombrant doucement, l’onde morne — comme si les faîtes avaient alors faiblement fait le vide dans les cieux figés. Les vagues ont à présent une lueur plus rouge, les heures respirent sourdes et faibles — et quand, parmi des gémissements autres que de la terre — très-bas — très-bas — cette ville hors d’ici s’établira, l’Enfer, se levant de mille trônes, lui rendra hommage.