Page:Mallarmé - Les Poèmes d’Edgar Poe, maquette, 1888.djvu/191

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Israfel

Dans le ciel habite un esprit « dont les fibres du cœur font un luth ». Nul ne chante si étrangement bien — que l’ange Israfel, et les étoiles si irrésolues (au dire des légendes) cessant leurs hymnes, se prennent au charme de sa voix, muettes toutes.

Vacillante et lointaine à sa plus haute heure, la lune énamourée rougit de passion ; alors, pour écouter, la vermeille clarté ainsi que les rapides Pléiades, ellesmêmes, toutes les sept, fait une pause dans les Cieux.

Ils disent (le cœur étoilé et tout ce qui écoute là) que la flamme d’Israfeli doit à cette lyre, avec quoi il siège et chante, le frémissement de vie qui se prolonge sur ces cordes extraordinaires.