Page:Mallarmé - Les Poèmes d’Edgar Poe, maquette, 1888.djvu/228

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Que lui pourrait réclamer la race du prince spirituel de cet âge, si superbement appelé aussi quelque part* « un des plus grands héros littéraires » ; sinon de ne l’avoir point asservie et forcée à l’admiration et enchaînée à son triomphe. Reproche étrange et pour la première fois peut-être formulé par les bouches humaines ! pas dénué de sens. Le devoir est de vaincre, et un inéluctable despotisme participe du génie. Cette force, Poe l’avait (j’en appelle à l’admiration française de ces temps qu’il a fascinée). Son tort fut simplement de n’être placé dans le milieu exact, là où l’on exige du poëte qu’il impose sa puissance. L’homme, qu’il fut, souffrit toujours de cette


Baudelaire. Edgar Poe, sa vie et ses œuvres. (Histoires Extraordinaires).