Page:Mallarmé - Les Poèmes d’Edgar Poe, maquette, 1888.djvu/253

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mentales, qui ne se manifestent, comme je l’ai déjà dit, que dans les cas particuliers de la plus haute excitation artificielle. D’une de ces rhapsodies je me suis rappelé facilement les paroles. Peut-être m’impressionna-t-elle plus fortement, quand il me le montra, parce que dans le sens intérieur et mystérieux de l’œuvre je crus découvrir pour la première fois qu’Usher avait pleinement conscience de son état, — qu’il sentait que sa sublime raison chancelait sur son trône. Ces vers qui avaient pour titre le Palais hanté étaient, à très peu de chose près, tels que je les cite.

(Ils suivent.)

« Je me rappelle fort bien que les inspirations naissant de cette ballade nous jetèrent dans un courant d’idées, au milieu duquel se manifesta une opinion d’Usher que je cite, non pas tant en raison de sa nouveauté — ». Continuer la page 97 du premier volume de la traduction de Baudelaire.

C’est au sujet de ces vers, selon le calomniateur Griswold inspirés par la Cité pestiférée de Longfellow, que Poe lança, bien au contraire, à l’adresse du poëte populaire une de ses fréquentes accusations de plagiat « . Le chant de Poe parut longtemps avant celui de Longfellow ; il est postérieur à la Maison abandonnée de Tennyson. » Mais (dit, pour tant trancher, et parlant de notre poète, Mrs. Whitman) son esprit était bien un palais hanté, résonnant de l’écho des pas des anges et des démons. "