Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/120

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pouvoir vous offrir à la fois mes remercîments et mes hommages. »

Voilà les données du problème. Comment les démêler ? « Sophie Gay, dit M. Gayot, bienveillante et d’esprit sagace, s’y est essayée, et, tout en blâmant Chateaubriand de son oubli, de son geste ingrat envers une bienfaitrice, a mis cette « correction » au compte d’un scrupule de conscience et d’un respect honorable envers Juliette vieillie qu’il ne voulait pas offusquer, même avec un nom pro noncé devant elle et qui, seul, faisait surgir les fantômes attristants du passé. L’excuse est délicieuse. Elle vient de Sophie Gay. » En réalité, l’intervention de l’une et de l’autre en 1811 en faveur de Chateaubriand est certaine, et l’attitude peu chevaleresque du vicomte envers Fortunée Hamelin ne l’est pas moins[1]. Il est juste d’ajouter qu’au moment de la guerre d’Espagne, Chateaubriand lui donnera ce que les gens de bourse appellent un « tuyau », grâce auquel elle pourra acheter pour 200.000 francs de terrains.

Vers le mois de mars de cette même année 1811, une fâcheuse mésaventure, qui change du tout au tout sa situation pécuniaire, advient à Sophie Gay. Le pis est qu’elle-même peut se la reprocher : son mari est suspendu de ses fonctions. Pourquoi ?

Leur ami Alexandre de Lameth a quitté la préfecture d’Aix-la-Chapelle au début de l’année 1809.

  1. Constitutionnel, 1er août 1811. — Presse, 14 août 1811. — Gayot : Fortunée Hamelin (une ancienne muscadine), Lettres inédites (1839-1851), Paris, sans date, in-8°, p.16, 22, 301-305. — Marquiset : Une merveilleuse, p. 148. — Chateaubriand : Mémoires d’outre-tombe, III, 50, note de Biré.