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fauteuil qu’occupa son vieil ami, le chantre d’Aline. Baour-Lormian l’emporte, hélas ! sur le candidat de son choix[1].

Le grand événement de sa vie est alors le mariage de sa fille Euphémie, et d’Élisa. Le 15 février 1817, la première épouse François-Maurice Enlart, juge, puis président du tribunal à Montreuil-sur-Mer. Sa mère ne manque pas de composer des couplets de circonstance pour les lire au dessert. Deux mois après, jour pour jour, Élisa épouse Jean-Louis Barthélemy, comte O’Donnell, maître des requêtes au Conseil d’État du roi. Dix témoins, triés sur le volet, signent au contrat de mariage : le comte de Semonville, pair de France et grand référendaire à la Chambre des pairs ; le comte Alexandre de Lameth, lieutenant général ; le comte de Montguyon ; le comte de Sparre, lieutenant général ; le comte de Pontécoulant ; le comte de Choiseul, pair de France ; Froidefont de Bellisle, maître des requêtes, et Alexandre Duval, de l’Académie française. Le cœur de Sophie Gay, heureuse du bonheur de sa « petite comtesse », saute de joie ! « Tant de bonheur m’avait rajeunie, écrit-elle ; cette réunion de tous nos vieux amis, mêlés aux jeunes compagnes d’Éliza, avait quelque chose de si touchant qu’il était impossible de n’en être pas ému[2]. »

Bientôt après, des heures tristes : son beau-frère Allart meurt ruiné. Mme de Staël, sa constante

  1. Lettre de Sophie Gay au comte [Regnault de Saint-Jean d’Angély], 15 janvier 1815, arch. Détroyat.
  2. Arch. Enlart. — Poésie autogr. à la fin du Chansonnier dédié aux dames pour l’année 1815, exemplaire appartenant à Mlle Enlart.