Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/140

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Montrob. Buffault, homme opulent, avait fort bien fait les choses, et la propriété avait fort bon air. Outre le pavillon principal, elle comportait divers bâtiments, cour et basse-cour, caves, écuries, remises, chapelle, colombier, parterre, jardin avec bassins, statues de pierre, orangerie, un vaste réservoir, des jets d’eau, un canal, des cascades, des potagers, le tout clos de murs. Des terres labourables, des prés, des vignes en dépendaient. Le tout fut confisqué à la Révolution, et vendu comme bien national. La propriété ne souffrit guère, sauf la chapelle, démolie, et les statues du parc, déménagées. Elle appartenait en 1813 à un ancien fabricant de plaques, Jean Robert, de qui Sophie l’acheta le 3 juin, pour le prix de 36.000 francs. Le pavillon comporte toujours la cuisine, la salle à manger, un grand salon à six fenêtres au rez-de-chaussée, trois pièces par étage, et les dépendances, y compris le réservoir des eaux. Les boiseries du salon sont les mêmes que du temps de M" Du Barry, avec leurs dessus de portes peints en camaïeu bleu, copiés d’après Lancret, et figurant des scènes champêtres ; une admirable console est restée fixée au mur[1].

Le site est ravissant. Le terrain dévale doucement en pente vers un ruisselet qui se jette dans l’Orge quelques mètres plus loin ; on le passe sur une porte qui s’abaisse en pont-levis. On se trouve alors devant une fraîche vallée ; une allée de peupliers

  1. Coulmann : Réminiscences, I, 327. — Lettres de Sigismond Gay à Delphine, sans date, et 5 mars 1816, arch. Détroyat. L’adresse porte : La Maison Rouge, par Linas, Seine-et-Oise. — Titres de propriété de la Maison Rouge, arch. Ernault. — Ch. Vatel : Histoire de Madame Du Barry, Versailles, 1883, trois volumes in-18, II, 295.