Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comte de Forbin, Guérin, Pozzo di Borgo, le comte de Saint-Aignan, Balzac qui cause avec tout le monde, et Mme de Bawr, Mme de Mirbel la miniaturiste, grande et forte, le teint délicat, dont la réputation d’artiste reçoit son essor de la sympathie que lui témoigne Louis XVIII au point d’inquiéter Mme du Cayla ; et Mme Ancelot qui raconte que Stendhal éprouvait une inimitié prononcée pour Sophie Gay, comme pour tout ce qui faisait trop d’effet ; Sophie s’assied-elle dans leur petit cercle avec Delphine ? Il lance une bordée de propos singuliers, saugrenus, jusqu’à ce qu’elles quittent la place ; mais quand la mère, qui aime beaucoup le jeu, leur laisse sa fille seule, la conversation devient charmante, et la jeune fille y prend spirituellement part.

Et ce sont encore le baron de Mareste, l’ami de Stendhal, le peintre Heim, Eugène Delacroix, Bertin l’Ancien et Bertin le Superbe, et Humboldt, qui parle bien et qui parle beaucoup, et l’abbé de Pradt, qui parle bien et qui parle toujours, si bien que lorsque Humboldt doit s’interrompre de parler pour se moucher, l’abbé de Pradt prend la parole et ne la rend plus. Et les choses iront ainsi chez Gérard pendant plus de trente ans, une nouvelle génération s’infiltrant peu à peu dans l’ancienne, et la remplaçant[1].

Chez Charles Nodier, le clan romantique au grand

  1. Mme de Bawr : Souvenirs, p. 102. — Mme Ancelot : les Salons de Paris, p. 45, 63. — Delécluze : Souvenirs de soixante ans, p. 294. — Amélie Cyvoct (Mme Lenormant) : Journal, dans Revue des Deux-Mondes, 1er décembre 1922, p. 513. — Charles Blanc : Histoire des peintres de toutes les écoles, école française, Paris, 1865, in-4o, p. 50.