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VII


Delphine connaît toutes les satisfactions de l’amour-propre. Chacun de ses pas dans la vie marque un succès. Les rayons de la Gloire cares sent son front et l’illuminent. La nature l’a comblée de ses dons. Partout elle est adulée, choyée, fêtée. Elle semble l’image vivante du bonheur. Et pourtant elle n’est pas heureuse. Elle vient de subir cette première expérience de la vie qui blesse à tout jamais un jeune cœur, et laisse une cicatrice qui ne s’effacera plus.

En recherchant la société des jeunes gens du groupe de la Muse française, en favorisant leurs efforts, Sophie Gay ne poursuit pas uniquement un but littéraire. Il est humain qu’elle songe à y ren contrer un mari pour Delphine. Elle lui a répété que la carrière de Muse ne multiplierait pas les possibilités de mariage : la Muse n’en a rien cru. Elle prétend au contraire que « le flambeau de la Gloire n’est qu’un phare allumé pour attirer l’amour ». Sa mère ne peut que se résigner devant une voca-