Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/270

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rend des visites. Le soir, dîners, raouts, concerts, bals. « La pauvre Muse ne s’est jamais trouvée moins inspirée. » Un événement ranime l’inspiration : le 23 novembre, la goélette du roi la Torche entre au port de Civita-Vecchia avec treize marins des États pontificaux que la frégate la Galathée, appuyant l’action de notre consul général à Alger, a délivrés des mains des pirates d’Alger. La qua rantaine que subit la Torche dure jusqu’au 1er décembre ; Fauré, son commandant, est à Rome le 2. Le 5, le duc de Laval présente au pape dans la basilique de Saint-Pierre le commandant Fauré, quatre officiers de son état-major, et les prisonniers romains délivrés. Le cardinal secrétaire d’État a fixé le rendez-vous dans la chapelle de Saint-Léon. Le duc de Laval s’y rend avec le secrétaire de l’ambassade, les officiers de marine et plusieurs Français et Françaises de marque : le comte Olivier de la Rochefoucauld, sous-préfet, M. Raoul-Rochette, membre de l’lnstitut, M. de Chabrol, auditeur au Conseil d’État, Mme la comtesse de Valence, la vicomtesse de Marcellus, la comtesse de Menou, Sophie Gay et Delphine Gay « qui avait pour titre un beau talent poétique qu’elle a heureusement exercé sur des sujets religieux, et qui même venait de composer des vers sur la délivrance des prisonniers ». Elle écrira encore à Rome le neuvième chant de son poème chrétien, Magdeleine. Les Français se réunissent aux prières de quarante heures auxquelles assiste le Pape, et suivent Sa Sainteté dans un appartement attenant à la chapelle Saint-Léon, où les présentations ont lieu. Delphine, à demi cachée sous un