Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/312

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Gros finit-il sa coupole de Sainte-Geneviève ? Qui chantera ce bel ouvrage ? Mlle Delphine Gay. Le général Foy est-il ravi à la France consternée ? Qui se fera l’interprète du deuil national ? Mlle Delphine Gay. La Congrégation perd-elle M. le duc de Montmorency ? Qui consolera l’autel et le trône ? Mlle Delphine Gay. Sa fabrique de vers est en aussi grande activité que celle des griffonneurs publics qui écrivent sur leurs carreaux : « Ici on fait des vers et couplets pour les fêtes et les noces. » Il n’y a qu’un malheur, c’est que

    Églé, belle et poète, a deux petits travers,
    Elle fait son visage et ne fait pas ses vers.

» Qui les fait donc ? Allez quai Voltaire, entrez sous cette grande maison, montez, montez toujours, six étages, deux cent quatre-vingt-dix marches, et dans une petite bonbonnière, d’où la vue embrasse tout le département de la Seine, vous trouverez l’Apollon du Belvédère. » L’Apollon du Belvédère désigne H. de Latouche.

Le fiel est distillé goutte à goutte. Chaque trait est savamment aiguisé, depuis « l’auteur de l’arrangement de la Sérénade » jusqu’à celui de la fin, que les brouillons des manuscrits de Delphine suffiraient à infirmer s’il en était besoin. Cet ouvrage, tissu de méchancetés et de calomnies de même sorte, est saisi, condamné, et soigneusement détruit par autorité de justice.

Delphine continue sa route droite.

En février, elle assiste à un bal donné à l’Opéra ; « aux sons du bal, à la clarté du bal », elle impro-