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choisira pour la première fille qui lui viendra, une marraine dotée du prénom de Delphine[1].

Sa situation, celle de son mari, subissent un grand changement à cette époque. Sigismond Gay a étudié une affaire qui promet d’être brillante : des particuliers lui confient trois cent mille francs pour fonder à Anvers une maison de commerce et de banque à laquelle ils assurent l’appui du Gouvernement. On envisage un chiffre d’affaires de trois millions. Gay s’associe un nommé Groix ; au dernier moment, une difficulté surgit entre eux, et ils se séparent. Gay reprend l’idée avec un de ses amis, Sillan, mais transporte le champ de ses opérations à Aix-la-Chapelle. Là, il fournit si bien la preuve de sa capacité, que le 23 avril 1803, un arrêté du Premier Consul « nomme pour remplir les fonctions de receveur général du département de la Roër, le citoyen Gay, en remplacement du citoyen Harent, démissionnaire ». Gay reçoit l’ordre de se rendre sur-le-champ près du préfet, pour prêter serment, et être installé. Le voilà devenu un important personnage, avec les cent mille francs du revenu de sa place, et les bénéfices de sa maison de banque[2].

Telles sont les circonstances à la suite desquelles Sophie de La Valette, devenue Sophie Gay, mit au monde à Aix-la-Chapelle, le 25 janvier 1804, une fille, et les raisons de parrainage pour lesquelles cette fille s’appela Delphine.

  1. Journal de Paris, an XI, p.574, 683, 777. — Biographie universelle et portative des contemporains, Paris, 1834, cinq volumes in-8°, II, p. 1833. — Sainte-Beuve : Portraits de femmes, Paris, sans date, in-8°, p. 133 ; et Lundis, VI, 54.
  2. Manery : Une famille de Savoie, p. 25. — Moniteur, 20 floréal an XI 10 mai 1803).