Page:Malo - Une muse et sa mere.pdf/89

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s’ouvre tout seul sous ses doigts ; il contient quelques fragments de reliques. La présentation des dames est réservée pour le premier cercle tenu par l’impératrice, et les 5 et 6 août elle reçoit les dames de la ville qui sollicitent l’honneur de lui être pré sentées. À ce cercle, la beauté de Mme Méchin et l’esprit de Mme de Semonville brillent de tout leur éclat ; Mme de Turenne se contente de faire briller ses diamants ; on remarque pour leur élégance et leur beauté la femme du général Franceschi, celle d’un commissaire des guerres Mme M…, et, pour la singularité caricaturale de leurs modes arriérées, quelques Allemandes, la baronne de Fuhrt, la baronne de Lovenich, d’autres encore.

Depuis le dîner Fonfrède, Sophie Gay n’a revu Joséphine qu’aux fêtes données en l’honneur du vainqueur de Lodi et d’Arcole. Elle s’en croit complètement oubliée : elle se trompe. L’impératrice lui adresse gracieusement la parole, et admire la coupe de sa robe où elle reconnaît la main de Mme Germond ; son regard s’arrête aussi sur une coiffure qui, « sauf la différence d’une couronne de fleurs à une couronne de diamants », ressemble singulièrement à la sienne. « La pose de la guirlande, le fini des nattes » portent la signature de Duplan. Pour une ancienne pratique, que ne ferait-on pas ? Devenu premier valet de chambre de l’impératrice et libéré de son service avant l’heure du cercle, Duplan avait mis ses talents à la disposition de Sophie Gay… à la suite de quoi il reçoit l’ordre formel de ne plus travailler pour des têtes non couronnées. Il s’appliquera uniquement à coiffer