Page:Manifeste du Club national démocratique, 1849.djvu/10

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dégradation morale dans laquelle disent les vieux historiens du temps, se passaient journellement moultes vilennies et saletés.

Aujourd’hui, au contraire, c’est la main de la démocratie qui raye partout ce mot de roi, croulant de vétusté. Puis, c’est le principe du pouvoir électif admis sur la base la plus large, et reconnu comme guide de tout gouvernement populaire. Que voyez-vous encore au moyen âge ?… Des majestueuses basiliques, d’immenses abbayes, élevées à force de tailler et de mortailler les vilains. Aujourd’hui, c’est la masse d’un peuple qui contribue à creuser des canaux, à tracer des chemins de fer, à ouvrir des routes électriques, qui auront pour effet de multiplier la prospérité de toute la société. Au moyen-âge l’industrie consistait à teindre la pourpre éblouissante qui devait couvrir les royales ou chevaleresques épaules de l’individu-roi, ou de l’individu-noble. Aujourd’hui, on tisse partout les étoffes qui vêtiront le peuple, ce seul souverain de droit naturel. — Si l’on veut pousser plus loin le rapprochement, que voit-on encore au moyen-âge ?… C’est l’intolérance religieuse appuyée et soutenue par l’intolérance politique. Alors, voyez les suites de cette alliance de deux erreurs. Au nom de la religion pure, civilisatrice et humanitaire du Christ, on massacre tout un peuple d’Albigeois. Au nom de celui qui avait accueilli les gentils, on allume des bûchers séculaires pour les juifs. Au nom de celui qui avait dit le premier : Charité et Fraternité, on introduit en Espagne les tortu-