Page:Manzi - Livre de l'Atlantide.djvu/116

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aussi la tradition du Paradis perdu et des jardins édéniques. Les Incas avaient essayé, eux aussi, de reconstruire les fabuleux jardins. Toute l’antiquité, fille des Atlantes, désolée des merveilles englouties au fond de l’Océan, a vécu de l’espoir de pouvoir un jour les faire revivre. C’est pourquoi tous les peuples ont dit qu’ils avaient été chassés du paradis terrestre par le glaive flamboyant d’un Khéroub, symbole du volcan, et que depuis, ils erraient à la surface du monde, à la recherche d’un nouveau paradis, d’une nouvelle terre de prospérité, d’un nouveau Chanaan. Et voilà aussi pourquoi les prêtres ont raconté que seul ici-bas le travail pourrait réparer la faute originelle, restaurer le paradis, les lieux de délices où tout n’était que bonheur. La loi antique du travail avait pour but la reconstitution de l’Atlantide, et c’est, ce qui explique ces travaux gigantesques, cette hantise du grandiose, tous ces géants de pierre qui, ayant vaincu l’emprise des siècles, regardent encore dédaigneusement la petitesse de nos conceptions. Leur paradis n’était point nébuleux comme ceux des métaphysiques. Il reposait sur une réalité engloutie au fond de la mer et il n’y a rien d’étrange à ce que des peuples ayant connu la douceur et la volupté d’une civilisation avancée et se trouvant précipités à la suite d’un effroyable cataclysme sur des terres incultes et arides, parmi