Page:Manzi - Livre de l'Atlantide.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouissances matérielles recule indéfiniment. Il croit sans cesse tenir l’idéal, tandis que ses mains n’étreignent qu’un spectre. La conséquence en est l’état morbide de notre société, cette vague désespérance qui empoisonne l’âme de tous les jeunes et leur fait paraître la vie une vallée de larmes. Tandis que, lorsque la moralité d’un individu évolue avant le physique, maître de la clairvoyance, il sait s’arrêter dans sa poursuite des jouissances matérielles, se contenter et ne point chercher l’impossible. La civilisation atlante donc était supérieure à la nôtre sous ce rapport-là. Quant au physique, elle semble avoir atteint, le même degré. Elle ne connaissait point sans doute pratiquement la vapeur ; elle a connu des forces analogues que nous ne connaissons point. Un seule invention est réellement moderne : c’est l’Imprimerie.

Sa décadence a été justement causée par le déséquilibre de l’évolution morale et de l’évolution matérielle. La faute en est à trop de science. La conscience de pouvoirs puissants engendre chez l’homme l’orgueil. Cet orgueil le perd, en l’incitant à user de sa science dans un but oppressif et égoïste. Et voilà l’origine de la décadence, le péché originel, la tare de la nature humaine. Aussi voilà pourquoi les héritiers des Atlantes, les sages Égyptiens, dans un but de