Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/220

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suis découragé à l’idée de sortir de mon lit.

— Restez couché, mon ami… Faites la grasse matinée… Le repos vous rétablira. Allons, à tout à l’heure !

C’était le surlendemain de la nuit mémorable. Malgré l’insistance de Lily, Camille s’était refusé à partir sans elle, préférant sa misère présente à la perspective d’une nouvelle séparation : la jeune femme — ne sachant que résoudre, se traitant de pusillanime peu inventive — n’était pas loin de trouver son amoureux héroïque, en regard de la lâcheté qu’elle se découvrait.

Or, ce matin, M. Pascal, prévenu par la bonne « que M. Benjamin » était malade, avait voulu vérifier l’état de son pensionnaire ; et, monté chez Camille, Lucien s’en retournait, bouleversé, car le jeune homme avait fort mauvaise mine : son teint livide, ses paupières rouges, ses joues caves et sa respiration oppressée avaient presque effrayé