Page:Marais - La Maison Pascal.djvu/231

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elle est jolie ! Vous seriez tombé amoureux d’elle, tout comme moi, si vous l’aviez vue, un beau jour d’avril, dans la gloire de midi flamboyant, s’avancer sous le ciel embrasé — plus claire, plus rayonnante que la nature lumineuse qui l’environnait !… M. Pascal a la confiance d’un tigre ; il la séquestre ici par jalousie… Je n’avais qu’un moyen de la rejoindre…

— Ben ! il était réussi, ton moyen !

— Il valait bien le suicide.

— Oh ! oh ! voilà les grands mots lâchés !

— Les grands mots n’empêchent pas les petits gestes, docteur… On presse une détente : crac, un simple mouvement de l’index…

— On a eu raison de m’envoyer chercher… Tu es malade, en effet. Je préfère tout de même une intrigue avec la femme de ce monsieur que les hypothèses effrayantes, monstrueuses que me suggérait ton acte… Allons, jeune toqué, taisez-vous maintenant et asseyez-vous, que je vous examine… que je constate si vous n’êtes pas trop détérioré… Tu as une sale mine, mon petit Camille.