Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/100

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

m’ait connu tout enfant et que quarante années séparent nos goûts, il me traite en camarade afin de se rajeunir ; je me venge sournoisement en lui témoignant un impertinent respect lorsque nous sommes en présence d’une dame.

Les différences d’âges ne se tolèrent qu’en sexes différents : je supporte sans ennui la conversation bienveillante des vieilles femmes ; mais je me défie instinctivement des vieux beaux, comme d’aînés jaloux dont la décrépitude envie férocement mon adolescence.

Obéissant au tact habituel des importuns, M. Barillot se joignait à nous sans y être invité.

Que la promenade me sembla longue !

Son attitude envers Geneviève me mettait à la torture : cette familiarité ga-