Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/188

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des crises d’agitation fébrile, je passe des journées entières, étendu sur mon lit, à contempler stupidement la rosace du baldaquin.

Je ne peux m’habituer au petit appartement que mon père m’a loué rue Racine : une chambre sur la cour, un bureau sur le devant. Je m’éveille en face d’une cuisine et je travaille vis-à-vis d’une muraille grise percée de fenêtres tristes, aux rideaux usés et aux volets sales. Là-bas, à Bourbon, ma croisée s’ouvrait sur un grand jardin planté de chênes et de tilleuls : et comme notre maison est construite sur une hauteur, j’apercevais, à travers les arbres, des plaines blondes aux blés jaunissants, des champs de seigle vert ; et le ruban moiré de la rivière, ondulant entre deux