Page:Marais - Le Mariage de l adolescent.pdf/251

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Le danger me ramenait brusquement à ma vraie nature : j’étais comme un homme dégrisé qui marche sur le bord d’un précipice et qui retrouve le vertige en recouvrant la raison.

Je sautai dans une auto pour rentrer chez moi et rattraper mon père. En voiture, j’ouvris sa lettre : elle datait de trois jours ; il m’y félicitait de mon succès, m’annonçait qu’il partait pour Paris le lendemain afin de me ramener à Bourbon où nous passerions les vacances…

J’arrivai rue Desbordes-Valmore dans l’état que l’on pense, mais sans la moindre frayeur. Ma seule appréhension allait à Geneviève, à sa mère… Personnellement, j’étais fort résolu et prêt à aborder la situation de sang-froid.