Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

restait mon allié, et rien ne pouvait m’arriver. Bouvreuil était contraint de ronger son frein ou de se briser contre le pot de fer…

— Dont j’eusse été le pot de vin ? Vous réprouvez ma conduite, comme d’autres l’inconduite…

— Oh ! ma chère, n’abordons point ce terrain brûlant. Nos mœurs ne concernent que nous, et lorsqu’on est affranchi de tout préjugé, il sied mal d’entendre certains propos d’une oreille chatouilleuse… Je vous avais crue assez intelligente pour accepter une intrigue utile, inévitable à notre salut. Je dois reconnaître humblement que j’avais offensé votre dignité par mes suppositions. Et, désormais, je vénère trop votre vertu pour rien suspecter ici, pas même la présence de ce gentil jeune homme blond, si discret, que j’ai eu l’avantage de rencontrer tout à l’heure… En voilà un qui, sans aucun doute, serait plus gracieux à voir en chemise que ce pauvre Léon Brochard !

— Insolent ! c’est à lui que vous devez votre liberté… Grâce à mes prières, je l’ai décidé à la solliciter de son beau-père…

Le banquier vrille sur moi ses yeux perçants. Il s’écrie avec vivacité :