Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/259

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Vous qui savez tout… Révélez-moi ce que j’ignore… Enseignez-moi ce qu’est cet art des caresses exalté par les poètes païens ; si, réellement, en effet, l’amour s’apprend comme la musique ou la déclamation… Je voudrais tant plaire à Julien !

J’allais répliquer : « Ne vous souciez pas des idées fausses, des billevesées que vous avez puisées dans vos livres, Sylvie ! » mais, sa dernière phrase dissipe mes intentions maternelles. Ça m’agace, à la fin, qu’elle revienne toujours à son Julien en ma présence. Est-ce que je pense à Paul, moi, quand elle est là !…

Je m’allonge tout à fait sur la couche molle de sable fin, rampant vers elle, et je murmure :

— On ne peut pas les donner théoriquement, ces leçons-là, Sylvie…

Septembre. — Une lettre de Paul me rappelle à Paris. L’Affaire Colin va passer à la rentrée, plus menaçante que jamais ; Colin, Paul, Robert Valin se démènent sans résultat. Bouvreuil et Léon Brochard, au contraire, ont intrigué utilement. Tout le monde présume que le procès