Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/271

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cessent d’avoir envie de vous, les hommes ne sont plus que des mufles.

Profonde vérité. Je m’égaye presque en songeant au nombre de petits effets qu’engendre la grande cause Colin.

Nadine fronce ses longs sourcils châtains ; son nez mince se creuse de petites rides, entre les yeux. Je m’efforce de la distraire :

— Dîne avec moi, chérie… Je te ferai boire du champagne dry… Et quand tu seras un petit peu grise, nous irons voir une pièce joyeuse dans un théâtre des boulevards…

Je veux divertir Nadine parce qu’une poupée qui rit est beaucoup mieux qu’une poupée qui pleure. La jolie danseuse applaudit ma proposition :

— Oh ! oui : quelle bonne idée… Au fait, la Comédie-Parisienne rouvre ce soir, avec son spectacle d’automne… Nous assisterons à la générale…

— Mais… nous n’avons pas de places…

— Si. Je connais quelqu’un — le rédacteur en chef d’un grand quotidien — qui est très gentil et qui m’en offrira si je vais les lui demander…

— Ah ! Ah ! Tu as des amis dans la presse,