Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/274

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tudes, retrouve le loisir de s’occuper de la jolie femme qu’il néglige momentanément.

— Hélas ! Si je l’avais, ce moyen…

— Bête ! Tu tiens peut-être une planche de salut entre tes mains et tu ne t’en doutes même pas ! S’il est tel que tu le dépeins, monsieur Yves doit avoir le renseignement facile, lorsqu’il se livre à la double griserie d’un carafon de vieux cognac et d’un sourire capiteux… D’ailleurs, les journalistes sont des gens délicieux qui conservent toute l’insouciance, la légèreté de notre belle race française… Ils valent bien mieux que les tripoteurs qui les emploient… Enfin, j’ai mon idée… Il y a quelque chose à faire, de ce côté… Je creuse un vague projet… Je ne sais si je dois nommer ceci une intuition, un pressentiment : mais, dès que tu as parlé de monsieur Yves, je me suis sentie toute fiévreuse, ainsi qu’au jeu des charades, quand on soupçonne une partie du mot sans l’avoir absolument deviné. Il me semble que j’approche d’un but entrevu à travers une espèce de brouillard…

— Nicole, je ne comprends rien…

— Ne cherche pas : tu attraperais une méningite. Contente-toi de m’obéir et tâche à ne