Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/318

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— Oh ! monsieur, vous ne soupçonniez vraiment pas que l’Affaire Colin fût le motif de ma démarche ? On a donc oublié de vous dire que je souhaitais avoir cette entrevue avec vous, au sujet de votre ami, monsieur Renaudel ?

M. Bouvreuil joue serré :

— Je ne saisis guère l’allusion, madame. Monsieur Renaudel n’a jamais été mon ami… Quant à l’Affaire Colin, il ne faut pas vous imaginer que j’y participe personnellement parce que j’en parle : à ce titre, tous mes confrères y seraient impliqués…

— Oh ! l’Agioteur s’en occupe bien plus que les autres, et…

— Mon journal — son nom l’indique — est surtout financier : quoi d’étonnant à ce que nous donnions large place au compte rendu d’un procès propre à intéresser notre public spécial de boursiers et de banquiers ?… Habileté de commerçant avisé qui s’entend à servir sa clientèle… Nous ne faisons qu’enregistrer les événements… Je constate, madame, que vous ne semblez guère au courant de ces choses… C’est tout naturel… Et, justement, si je vous ai fourni ces explications… sans avoir l’agrément de vous connaître… c’est que j’ai