Page:Marais - Nicole, courtisane.djvu/336

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aussi vite ? Jamais on n’aurait prévu cet heureux dénouement qui s’est précipité à la manière d’un coup de théâtre.

J’ébauche un geste vague qui figure ma totale ignorance. Et je réplique négligemment :

— Vous savez… Dans les premiers temps, j’ai bien essayé de m’en mêler… Ensuite, mon incompétence m’a rebutée… Je me suis tenue à l’écart… Aujourd’hui, je me trouve dépaysée, pour ainsi dire… Je crois que l’on a tort de tant dauber sur la magistrature : à mon avis, Colin est parvenu simplement, à démontrer sa non-culpabilité et Renaudel, craignant, à son tour, d’avoir maille à partir avec dame Thémis (en voyant le juge reconnaître la bonne foi du banquier) s’est empressé de retirer sa plainte… Voilà le seul mystère de la direction nouvelle où s’engagea subitement l’Affaire. Je ne pense pas qu’il y eut d’autre intrigue…

Il m’est superflu d’entasser de mensongères explications : Julien se soucie bien de cela, vraiment ! Il m’a interrogée, par politesse, mais écoute à peine ma réponse : de Paris, il est peut-être le seul individu qui parle de l’Affaire Colin pour plaire à Nicole, au lieu de s’efforcer de plaire à Nicole pour entendre